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16 mars 2025
Homélie du 2ᵉ dimanche de Carême - Année C : La transfiguration : une ascension vers la Gloire

Chers frères et sœurs, fils et filles bien-aimés du Seigneur, merveilleuses Créatures de Dieu,

L’évangile de ce 2ème dimanche de carême (Lc 9, 28b-36) nous élève sur la montagne sacrée de la transfiguration que je voudrais méditer avec vous en trois points. C’est un sommet où le ciel touche la terre, où l’invisible se dévoile un instant aux yeux des disciples. Pierre, Jacques et Jean, témoins privilégiés, sont choisis pour représenter notre humanité, appelée elle aussi à la lumière. Devant eux, le Christ resplendit d’une lumière éclatante, et il s’entretient avec Moïse et Élie, figures éminentes de la Loi et des Prophètes.

Alors que les apôtres privilégiés, témoins de la scène sont éblouis, la voix du Père retentit du ciel : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ! » Par ces mots, le Père révèle pleinement l’identité de Jésus : il est le Fils bien-aimé, l’Envoyé du Père, celui en qui réside la plénitude de la vie et de la vérité. Cette manifestation préfigure déjà l’éclat du matin de Pâques, où la lumière de la Résurrection chassera définitivement les ténèbres du tombeau, les peurs et les torpeurs de la mort.

  1. La transfiguration : un signe d’espérance en cette Année jubilaire

Chers frères et sœurs, la transfiguration n’est pas seulement une révélation du Christ dans sa gloire ; elle est aussi une invitation, un appel lancé à chacun/e de nous. Car si la lumière du Christ éclaire le sommet de la montagne, elle se projette aussi sur notre pèlerinage terrestre, illuminant nos pas dans les vallées sombres de l’existence.

Notre marche est parfois difficile, jalonnée d’épreuves, de doutes et de souffrances. Parfois, nous avons l’impression d’être plongés dans l’obscurité, ballottés par les incertitudes du monde, les basculements politiques et géostratégiques menaçant de mettre en danger le monde. Mais rassurons-nous, cette vision de la transfiguration nous rappelle que notre horizon véritable n’est pas celui de la nuit, mais de la lumière. La gloire de Dieu n’est pas une promesse lointaine, mais une réalité déjà présente, qui se dévoile à ceux et celles qui savent ouvrir leur cœur dans la foi et l’espérance.

En cette Année jubilaire, où le pape François nous exhorte à être des « pèlerins d’espérance », cet épisode évangélique prend une résonance particulière. Comme les disciples, nous sommes appelés à gravir la montagne, à consentir à l’effort de l’ascension spirituelle. Loin d’être une simple démarche extérieure, cette montée est un chemin intérieur, une purification du cœur, un dépassement de nos peurs et de nos résistances. Ce Jubilé est une occasion unique de renouveler notre foi, de raviver notre espérance et d’apprendre à marcher avec confiance vers la lumière du Christ. C’est ce à quoi nous invite aussi ce temps du carême.

Jésus nous précède toujours sur ce chemin. Lui-même, avant de révéler sa gloire, a connu la fatigue, l’incompréhension et l’épreuve. Il nous montre que la véritable ascension n’est pas celle qui recherche la grandeur humaine, mais celle qui accepte l’humilité du service et la fidélité dans l’épreuve. C’est ainsi que nous sommes peu à peu transfigurés, rendus capables d’être, à notre tour, des signes d’espérance pour ce monde en quête de sens et de lumière.

  1. Une lumière à accueillir et à répandre

Chers frères et sœurs, la transfiguration du Christ ne doit pas nous enfermer dans une extase comme Pierre qui, émerveillé par la vision, propose d’ériger trois tentes pour prolonger cet instant béni. Il lui est signifié que l’heure n’est pas encore venue de s’arrêter dans la gloire. Il faut redescendre dans la vallée, comme le Christ lui-même qui, après des moments de prière sur la montagne, est retourné vers les foules pour leur enseigner les Béatitudes.

Le Père nous adresse alors cette exhortation essentielle : « Écoutez-le ! » Il ne suffit pas d’admirer le Christ transfiguré, il faut l’écouter et mettre sa parole en pratique. L’écoute véritable ne se limite pas à entendre des paroles ; elle engage tout notre être, elle nous transforme et nous envoie en mission.

La transfiguration est donc une préparation : illuminés par la clarté du Christ, nous devons maintenant en être les reflets. Le monde a besoin de cette lumière. Il ne suffit pas de la recevoir, il faut aussi l’irradier autour de nous. Chaque chrétien est appelé à devenir un phare dans l’obscurité, un flambeau qui éclaire les chemins tortueux de notre époque.

  1. Devenir témoins de la lumière

Frères et sœurs, en contemplant la splendeur du Christ transfiguré, nous sommes enracinés dans l’espérance et exhortés à la fidélité au Christ et à son évangile. Cette lumière n’est pas seulement celle d’un instant, elle est une promesse pour chacun/e de nous. Elle éclaire nos obscurités, celles de nos cœurs, celles du monde marqué par la guerre, les divisions, l’injustice. Cette lumière du Christ transfiguré vient précisément dissiper ces ténèbres et nous donner la force d’être artisans de paix, de fraternité et d’humanité.

Dans un contexte où tant de conflits déchirent l’humanité, où l’individualisme et le repli sur soi semblent triompher, il est urgent que nous soyons des témoins lumineux de la beauté du Royaume à venir. Cela commence dans les petites choses du quotidien : un regard bienveillant, un geste de paix, un pardon donné, un service rendu sans attendre de retour.

Que cette Eucharistie nous donne la force de poursuivre l’ascension, malgré les épreuves. Que la lumière du Christ transfiguré nous fortifie dans la foi, ravive en nous l’espérance et fasse de nous des messagers de sa paix et de sa clarté. Amen !

Père Placide Esse Loko, votre curé

 

Article publié par Flament Brigitte • Publié le Lundi 17 mars 2025 - 11h25 • 113 visites

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