La vérité, chemin de communion et de croissance pour notre paroisse

Chers frères et sœurs,  bien-aimés du Seigneur,  merveilleuses Créatures de Dieu, 

En cette fête de la Présentation de Jésus au Temple, nous contemplons le moment où le vieillard Syméon, saisi par l’Esprit Saint, reconnaît en l’enfant Jésus la lumière des nations et la gloire d’Israël. Mais cette révélation s’accompagne d’une parole grave et chargée de vérité adressée à Marie : « Cet enfant sera un signe de contradiction, et toi-même, un glaive te transpercera l’âme » (Lc 2, 34-35). Par ces mots, Syméon dévoile non seulement la destinée douloureuse du Christ, mais aussi la réalité profonde de la vérité divine : une vérité qui éclaire et sauve, mais qui dérange et divise ceux qui lui résistent.

Or, si Jésus est le chemin, la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6), notre vocation de chrétiens (et plus encore, de paroissiens) est de marcher dans cette vérité, de la faire nôtre et de la manifester au monde. Mais comment notre paroisse peut-elle véritablement être le lieu où la vérité se vit, se proclame et fait grandir chacun/e dans l’unité ? J'y vois 3 niveaux.

1. Faire la vérité en nous-mêmes

Avant tout, faire la vérité commence par un regard honnête sur nous-mêmes. Il ne saurait y avoir de croissance spirituelle sans cette disposition à la lumière du Christ qui éclaire nos cœurs. Chacun/e est invité/e à se laisser interroger : nos paroles et nos actes sont-ils conformes à l’Évangile ? Sommes-nous animés d’un esprit de charité véritable ou parfois entravés par la tiédeur, la division, les jugements hâtifs ou la recherche d’intérêts personnels ?

L’exemple de la Vierge Marie nous guide ici : elle, la " servante du Seigneur", a accueilli avec une disponibilité totale la parole de Dieu, même lorsqu’elle annonçait l’épreuve. Ainsi, chaque paroissien est appelé à cette même transparence intérieure, où la foi ne se vit pas comme une habitude, mais comme une réponse sincère et exigeante à l’appel du Christ.

2. Vivre la vérité dans nos relations paroissiales

Une paroisse authentiquement chrétienne ne peut être bâtie sur le mensonge, la dissimulation ou la méfiance. L’Église est appelée à être « colonne et soutien de la vérité » (1 Tm 3, 15), et cela commence par la qualité des relations entre ses membres.

Dans un esprit de vérité, il nous faut donc cultiver :

La parole sincère, où chacun parle avec franchise et bienveillance, sans arrière-pensée ni hypocrisie. L’Évangile ne supporte pas le double langage : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non » (Mt 5, 37).

Trop souvent, des malentendus, des blessures non dites ou des jalousies créent des divisions inutiles. Avancer dans la vérité, c’est accepter d’être purifiés par l’amour fraternel, en osant le dialogue, en rejetant la rancune et en acceptant des remarques bienveillantes et fraternelles dans l'engagement loyal et désintéressé de la vie de la paroisse. Il ne s’agit pas simplement de " faire tourner " des activités, mais de les vivre comme un service du Christ et de nos frères et sœurs dans un esprit de cohérence et de fidélité à l'Église et à notre vocation chrétienne.

3. Annoncer la vérité au monde

Notre mission ne s’arrête pas aux murs de l’église : une paroisse enracinée dans la vérité ne peut être repliée sur elle-même. Jésus, en étant présenté au Temple, se donne déjà au monde comme la lumière des nations. Il en est de même pour nous : nous sommes envoyés pour être des témoins lumineux dans notre environnement.

Faire la vérité en paroisse, c’est donc aussi refuser de travestir l’Évangile par peur de déplaire. C’est annoncer sans compromission la foi en Jésus-Christ, dans un monde où la vérité est souvent relativisée. C’est aussi œuvrer pour la justice, défendre la dignité de chacun, et porter un regard d’espérance sur ceux qui sont dans l’obscurité ou l’indifférence spirituelle.

À la lumière de cette fête de la Présentation, nous comprenons que vivre la vérité n’est pas toujours confortable, mais c’est le seul chemin qui conduit à la véritable communion. Une paroisse qui accepte d’être éclairée par le Christ devient une communauté vivante, fraternelle et missionnaire.

Ainsi, que chacun/e de nous, à l’exemple de Marie qui a tout accueilli dans la foi et l’humilité, choisisse aujourd’hui de faire la vérité en lui-même, dans la paroisse et au-delà, pour que notre Église locale avance dans l’unité et dans la lumière du Seigneur.

Abbé Placide Esse Loko,  votre curé